Le collectif dénonce le flou artistique autour du gaz de couche
Le Collectif de défense des bassins miniers lorrains rappelle ses raisons de s’opposer à l’extraction du gaz de couche, qu’il trouve non efficace et dangereux. Il forme une action en soutien de l’État. Explications avec son porte-parole.
Pourquoi le collectif s’exprime-t-il aujourd’hui ?
Olivier Tritz, porte-parole du Collectif de défense des bassins miniers lorrains : « Il faut déjà préciser que nous ne sommes pas seuls, nous travaillons avec l’association Appel 57, par exemple. Pour comprendre notre action aujourd’hui, il faut revenir un peu en arrière. En avril dernier, l’État a rejeté la demande de concession minière à la Française de l’énergie. Il suit ses engagements, précisés en 2018, pour en finir avec les énergies fossiles. Mais le refus a été contesté au tribunal administratif de Strasbourg par l’exploitant et celui-ci lui a donné raison. De fait, le 20 novembre dernier, nous avons appris que l’État avait dû donner son accord. »
Où, précisément, cette exploitation aurait lieu ?
« En Moselle est, entre Diebling et Faulquemont. C’est l’argument du ‘’gaz local’’, mais l’indépendance énergétique a bon dos ! On refuse qu’elle se fasse au mépris de l’environnement et même de la santé humaine. On a constaté un glissement de vocabulaire, de la part de la Française de l’énergie, pour faire passer son action. Aussi, on souhaite rappeler quelques fondamentaux : gaz de couche, gaz de charbon, gaz de mine, grisou, tous ces mots désignent le même gaz, le plus polluant qu’il soit, le méthane. Comme la fracturation hydraulique (qui sert à l’extraction, N.D.L.R.) est interdite en France, on utilise le terme
‘’stimulation’’, mais c’est grosso modo la même chose ! Tout ça pour un résultat plus que mitigé, si l’on en croit les essais d’extraction qui n’ont donné que des débits anecdotiques. »
Quel sera votre rôle à l’avenir ?
« Nous nous portons en soutien de l’État, qui a fait appel de la décision du tribunal administratif, en septembre dernier. On reste vigilant et prêt à entamer d’autres procédures. »
Propos recueillis par Marie Koenig – Article paru dans le Républicain Lorrain du 12 décembre 2023
Publié dans : Actualités du collectif