Rosbruck demande un PPRM – Inondations
« L’exploitation minière a fait plus de dégâts que la dernière guerre… En 2018, le village de Rosbruck était sorti de l’exploitation minière avec 320 habitants de moins, avec plus de 80 maisons arrachées et des centaines de vies brisées ». Ecrit Pascal FLAUS dans son « Histoire de Rosbruck ». Nous n’allons pas revenir sur les miettes que nous ont accordées Charbonnages de France ( CdF ), ni sur celles du FGAO, n’indemnisant que les dégâts postérieurs à 1998.
Pour imaginer l’ampleur du problème, il suffit de rappeler que 80 familles sont toujours dans diverses procédures de justice pour obtenir une juste réparation de leurs dégâts miniers.
Après la disparition de CdF, nos Gouvernants et leurs avocats de Bercy n’hésitent pas au travers des tours de passe-passe juridiques à systématiquement faire appel pour retarder les décisions de Justice.
En 2014 un PPRI informait la population qu’une trentaine de maisons risquaient de se retrouver sous l’eau en cas d’inondation. Ce qui était escamoté c’est l’origine minière de ce risque car ce quartier est affaissé de plus de 15 m en raison de l’exploitation. Il se retrouve ainsi en dessous du niveau de la rivière Rosselle. Et l’Etat tentait déjà de faire passer ce risque en risque naturel !
Mais comme si cela ne suffisait pas, 19 ans après la fermeture de la dernière mine de charbon et suite à la nouvelle cartographie de GEODERIS sur les zones soumises au phénomène de remontée de nappe, le Préfet informe les élus de la région sur la nécessité de réagir afin d’éviter une catastrophe future qui va d’après les études, impacter entre 15 000 et 18 000 habitations dans 32 communes du bassin houiller lorrain.
La CLCV de Rosbruck tire depuis une quinzaine d’années la sonnette d’alarme. Après la fermeture des mines de charbon, l’Etat souhaite se laver les mains en transmettant à la collectivité locale, l’encombrant dossier des dégâts miniers avec l’épineux problème de la gestion et du coût de remontée de nappe.
Placer notre bassin minier sous le régime d’un PPRN « Plan de Prévention Risque Naturel » est tout simplement malhonnête et scandaleux.
La cause de toutes ces « calamités » est connue, c’est l’exploitation minière et les responsables sont identifiés : Houillères du Bassin Lorrain (HBL) puis CdF et maintenant l’ÉTAT.
Pourtant le code minier dans ses articles 155-3 et 174-5 , est censé réparer les sinistres et protéger les populations.
Malgré toutes ces évidences et au mépris des lois, l’Etat met tout en œuvre pour fuir ses responsabilités.
Alors, les associations de défense des sinistrés, soutenues aujourd’hui fortement par leurs élus, ne baisseront pas les bras et continueront de se battre pour obtenir un PPRM-I. (Plan de Prévention des Risques Miniers Inondations).
Avant de délivrer de nouveaux permis d’exploiter et pour éviter toutes dérives, la France doit impérativement se doter d’un Code Minier soumis au Code de l’Environnement.
La CLCV de Rosbruck
Publié dans : Bassin Houiller